Histoire
Depuis le néolithique, le site d’Arconciel a connu une occupation quasi ininterrompue pendant près de 7’000 ans. De nombreux vestiges trouvés à proximité en témoignent.
Attesté dès l’an 1082, le castrum Arconciacum, seigneurerie vassale de l’Empire romain germanique, est logé sur un éperon rocheux en rive droite de la Sarine. Le bourg médiéval attenant connaîtra son apogée aux XIIème et XIIIème siècles. Il contrôlait l’accès privilégié à un passage sur la Sarine, un gué naturel aménagé, un bac ou encore, selon certains auteurs, un pont. Ce passage entre deux rives a longtemps été une frontière linguistique entre la partie gérmanophone, à droite de la rivière, et celle francophone, à gauche. Sa destinée sera étroitement liée à celle du bourg médiéval d’Illens. Ce dernier, situé juste en face, en amont, dans un méandre inverse de la Sarine commandait, en rive gauche, l’accès à ce même passage.
Fondée sous les couleurs de l’Empire romain germanique, la seigneurerie passera à celles du duché de Bourgogne via les maisons de Glâne puis de Neuchâtel par successions et alliances. Au bénéfice d’une charte de franchise obtenue d’Ulrich IV de Neuchâtel en 1271 (22 ans après la Handfeste concédée par les Kibourg à Fribourg), la seigneurerie fut vendue à la fin du XIIIème siècle à un bourgeois de Fribourg avant de retourner dans le giron Neuchâtelois vers le milieu du XIVème siècle. Victime de nombreuses querelles et de luttes d’influence entre Kybourg et Savoie, le bourg d’Arconciel déclinera rapidement. Il passera néanmoins, tout comme le bourg d’Illens, au début du XVème siècle, par successions et alliances successives à la famille de Baume, vassale des comtes de Savoie.
Guillaume de Baume, chambellan de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, y fera édifier le relais de chasse dont les vestiges sont toujours visibles sur le site d’Illens. Sa construction n’était pas achevée quand les troupes fribourgeoises et bernoises prirent les deux bourgs en 1475, à l’occasion des guerres de Bourgogne. Bourgs qui échurent finalement en mains fribourgeoises en 1484.
Construit à l’image d’autres sites de passage sur la Sarine, à l’intérieur d’un méandre serré de la rivière, au sommet de falaises escarpées servant de défenses naturelles et commandant une côte menant à un gué naturel, le bourg ne survivra pas à la pressante concurrence de sa rivale d’alors, la ville de Fribourg. Abandonné avant le milieu de XVème siècle, ses constructions délaissées serviront de carrière jusqu’au XIXème siècle.
Plus récemment, le site faisait partie intégrante d’un domaine agricole. Il a été cédé en 2021 à la commune d’Arconciel (devenue commune de Bois d’Amont par une fusion de commune entrée en vigueur le 1er janvier 2021) qui en est devenue propriétaire. Celle-ci a mandaté l’Association Arconciacum pour entreprendre et assurer le suivi des travaux de sauvegarde et d’entretien du Bourg d’Arconciel, ainsi que leur financement.