Présentation du bourg médiéval

Dès son abandon au milieu du XVème siècle, alors que son état était déjà passablement délabré, le site a servi de carrière à divers chantiers d’églises de campagne et de bâtiments en ville de Fribourg. L’érosion naturelle des falaises de molasse de part et d’autre de l’éperon a sans doute partiellement emporté les façades côté vide des deux rangs de maisons. La végétation a poussé, en particuliers des arbres, épicéas, hêtres et pins pour l’essentiel, avec les dégâts inhérents à la croissance de leurs racines.

Aujourd’hui, outre les auges taillées à même la roche et servant d’assise aux maisons, il ne subsiste plus que trois parties de bâtiment émergeant du sol, agrémentées de quelques vestiges de maçonnerie à leur proximité.

Plan du Bourg
P

La Tour d’Entrée

P
La Tour de Guet
P

La tour Occidentale

La Tour d'Entrée

En traversant le site du nord-est au sud-ouest on passe d’abord par un fossé défensif, partiellement comblé, qui jouxte les restes d’une tour d’entrée, d’une porte ou d’une poterne.

Cette tour se matérialise aujourd’hui par deux épais pans de mur décrivant un L d’environ 12 mètres par 6, de 6 à 7 mètres de hauteur, construits en moellons appareillés de molasse et de tuf. De belles surfaces de maçonnerie, bien conservées, sont surplombées de parties plus altérées dont le parement disparu laisse voir la maçonnerie de blocage à nu. L’état global de la maçonnerie est assez bon quand bien même son érosion continue. Ces vestiges sont complétés de quelques massifs de maçonnerie épars, très érodés mais laissant supposer l’ampleur qu’a pu avoir cet ouvrage d’entrée.

La Tour de Guet

À mi-chemin sur le plateau du bourg subsiste un gros bloc de molasse soutenant, peut-être, une tour de guet.

Ce bloc possède des faces presque entièrement taillées, de 20 mètres sur 10 environ sur lequel reposent des vestiges assez modestes d’une construction de taille réduite qui surplombait le village d’une douzaine de mètres au moins (poste de guet ?). À part une fissure (faille) importante côté falaise au nord, le bloc paraît bien stable et sain. Il est couvert de niches et d’empochements divers, principalement sur sa face nord-ouest. Les restes de maçonnerie à son sommet sont suffisamment inaccessibles pour ne souffrir que de l’air du temps et de la croissance de quelques grands pins. Leur forme en termitière atteste toutefois d’une constante érosion.

La Tour Occidentale

A l’extrémité sud-ouest du site, en bordure du chemin creux qui descend vers la Sarine, on croise le plus important vestige du site. Une tour carrée de 10 mètres par 10 environ flanquée d’un pan de mur en courbe qui se prolonge jusqu’au chemin.

La tour semble avoir été construite en deux étapes. Une « fine » paroi extérieure doublée d’une épaisse couche de maçonnerie intérieure montre sur sa face nord-est les restes d’une belle façade en moellons appareillés de molasse et de tuf, avec en son centre une magnifique fenêtre géminée à linteaux voûtés. On peut aussi y voir 4 ou 5 petites ouvertures carrées, aux cadres chanfreinés ainsi que les restes (une tablette, un montant et une partie de la couverte) d’un encadrement de fenêtre fichés dans la maçonnerie de blocage à l’arrière. La base du parement du mur a disparu (récupérée ou effondrée) laissant ce panneau supérieur de grande qualité comme suspendu dans le vide au grand péril de son équilibre. La face sud-est de la tour est relativement bien conservée, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, à l’instar de la face intérieure du mur sud-ouest. Par contre, la face nord-ouest a subi de gros dégâts. Pillages, effondrements et racines d’épicéas ont attaqué fortement la maçonnerie, créant autant de cavités et de zones instables tant à l’extérieur qu’à l’intérieur où, si une partie du parement est certes toujours visible, celui-ci a été en grande partie disloqué par la croissance d’un arbre. La face nord-est est la plus atteinte. Il n’en subsiste qu’un peu de maçonnerie de blocage formant un arc frêle et instable au-dessus d’une ouverture béante.

Le Pan de mur

Le pan de mur d’une douzaine de mètres de longueur flanc le chemin vers la Sarine.

Ce mur d’une hauteur variable de 3 à 4 mètres au maximum, montre une maçonnerie de galets de rivière dont on ne sait s’il s’agit de son parement ou de maçonnerie de remplissage tant elle est régulière. Son état est assez correct, mais la végétation et l’eau menacent cette apparente stabilité. Des petits travaux de conservation seront nécessaires à moyen terme.

Château d'Arconciel